Ana à Bordeaux et à Nice

Ana a étudié un an en France, à Sciences Po Bordeaux, et travaille maintenant à Nice depuis deux ans. Découvrez ce qui l’a motivée à venir étudier et vivre en France.

Peux-tu te présenter ?

Je m'appelle Ana, j'ai 27 ans, je vis et je travaille en France depuis environ deux ans. Je suis diplômée en Affaires internationales de la Faculté des Sciences Sociales de l’université de Ljubljana et j'ai passé ma 3ème année universitaire à Sciences Po Bordeaux en France, dans le cadre d’un échange Erasmus+.

Je vis actuellement à Nice, où je travaille en tant que responsable de projets pour le Réseau des villes Euromed, qui constitue également le département de la métropole Nice Côte d'Azur en charge de la coopération avec le sud de la Méditerranée. Je suis responsable de la coopération internationale, de la rédaction des demandes de subvention et de la préparation des nouvelles propositions de projets.

Auparavant, j'ai travaillé au sein du bureau de coopération internationale de l'Université euro-méditerranéenne (EMUNI) à Piran, en Slovénie, avant de m'installer à Nice. Grâce à mon stage au Secrétariat de l'Union pour la Méditerranée à Barcelone, en Espagne, ainsi qu'à mes expériences de volontariat AIESEC en Egypte (ONG COSPE) et au Maroc (université britannique de Sunderland), j'ai développé un fort engagement et des affinités pour la région euro-méditerranéenne. Ainsi, m'installer sur la Côte d'Azur a été une opportunité incroyable et une bénédiction.

Qu'as-tu étudié en France ?

Dans le cadre de ma Licence en Relations internationales en Slovénie, j'ai passé toute une année universitaire à Bordeaux, en France, où j'ai étudié les sciences politiques et les relations internationales à l'Institut d'études politiques de Bordeaux (Sciences Po Bordeaux).

Pourquoi as-tu choisi la France ?

J'ai choisi la France, car le français est incontestablement la langue de la diplomatie et de la coopération internationale et je voulais élargir mes opportunités de carrière en ce sens. Je voulais aussi utiliser les connaissances de français que j’avais acquises au lycée (Gimnazija Nova Gorica) et que j’avais ensuite approfondies à l'université.

Comme j’avais toujours aspiré à étudier dans une Grande école française, je voulais choisir un établissement qui serait à la hauteur du défi et qui serait bénéfique à ma future carrière. Sciences Po Bordeaux était donc un choix évident puisque j'avais obtenu un très bon retour de la part d'un de mes collègues qui y avait étudié.

De plus, l'année précédant mon départ pour Bordeaux, j'avais passé un mois pendant mes vacances d'été à Toulouse pour suivre un cours intensif de français à l'Institut Catholique de Toulouse. C'est là que je suis tombée amoureuse du système académique français, mais surtout du mode de vie français. Je voulais donc vraiment trouver une opportunité de revenir en France pour une période plus longue.

Quels sont les résultats de tes études en France ?

En regardant mes expériences passées, je peux clairement dire que mes études en France m'ont vraiment aidée dans toutes mes opportunités suivantes. C'est grâce à mon immersion dans la langue française que j'ai pu obtenir plusieurs de mes stages internationaux, où la connaissance du français était un atout considérable. Je crois que c'est particulièrement vrai pour mon stage à l'Union pour la Méditerranée, où le français est l’une des langues de travail.

Comment ton expérience en France t’a-t-elle aidée dans ta future carrière ?

Mon expérience en France m'a sûrement aidée à obtenir mon poste de chargée de projets à EMUNI, ainsi qu'au sein du Réseau des villes Euromed. Mais je suis surtout convaincue que j’ai pu obtenir un poste dans le secteur public français grâce au fait que j'ai étudié dans un établissement français réputé et que j'ai démontré que je savais me débrouiller dans le système français.

Qu'as-tu appris en France ?

J'ai beaucoup apprécié les conférences des professeurs invités et les cours spécialisés sur les affaires euro-méditerranéennes et moyen-orientales, que je n'ai pas pu trouver en Slovénie. J'ai aussi beaucoup appris sur la diplomatie française, la coopération et surtout la diplomatie culturelle française, qui est unique au monde.

En fait, c'est la France qui m'a vraiment fait réfléchir sur la façon de profiter et d'apprécier l'art et la culture, puisqu’elle encourage fortement ses citoyens à assister à et à visiter de nombreux expositions, musées, galeries, concerts, performances et cinémas, qui sont pour la plupart à prix réduit pour les étudiants, parfois même gratuits. J'apprécie particulièrement le fait que dans la ville de Nice, par exemple, les musées et la bibliothèque publique sont gratuits pour les résidents.

Vivre en France m'a aussi poussée à travailler plus dur pour mes objectifs, mais j'ai appris des Français que célébrer la vie et vos réalisations est tout aussi important... de préférence avec du bon vin et du fromage français ! C'est aussi ici à Nice que j'ai développé mon goût pour la gastronomie française, puisque j’ai eu l'occasion de visiter quelques-uns des meilleurs restaurants. Je suis aussi reconnaissante d'avoir pu participer pendant mon séjour à Bordeaux au Club Œnologie de Sciences Po, grâce auquel j'ai pu déguster certains des meilleurs vins locaux. Issue d'une famille de vignerons, j'apprécie beaucoup la qualité et le patrimoine des produits du terroir français.

Fait amusant : en France, j'ai aussi appris à être extrêmement polie dans les rencontres quotidiennes car c'est la norme dans la société française et quelqu'un qui ne sait pas saluer poliment, dire « s'il-vous-plaît » et « merci » est considéré comme extrêmement impoli.

Comment as-tu vécu le choc culturel français ?

Mon plus grand choc culturel est sans aucun doute la bureaucratie française avec ses longues procédures confuses et l'utilisation de nombreux formulaires papier, ce qui est parfois frustrant et déroutant, pour les étrangers surtout mais aussi pour les Français. Il faut donc être extrêmement patient, bien organisé et poli si l'on veut recevoir ses papiers.

Les manifestations françaises sont aussi un phénomène que j'ai été choquée de vivre en France. Il faut suivre l'actualité pour être au courant de tous les événements récents, pour pouvoir organiser son travail et ses activités quotidiennes en conséquence, car il peut facilement arriver que les rues soient bloquées, que certaines institutions soient fermées et que les transports publics ne fonctionnent pas.

À l'époque, j’ai également été surprise par le fait que les banques soient fermées le lundi et que l’heure du déjeuner soit strictement fixée entre 12h et 14h30 au plus tard. Ce qui veut dire que si vous voulez manger au restaurant et que vous manquez le service du déjeuner, les cuisines françaises sont déjà fermées, les chefs sont en pause et vous pouvez rester affamé jusqu'au service du dîner.